La Réforme des retraites
Depuis plusieurs mois, la réforme du système de retraite occupe le devant de la scène en France.
Ce débat apporte un coup de projecteur sur un sujet à la fois important et anxiogène et rappelle que la retraite doit être préparée.
Nombreux sont ceux qui pensent qu’ils n’auront pas de pension ou très peu et ils sont encore plus nombreux à ignorer quel sera le montant réel de leur future retraite.
À partir de quel moment faut-il y penser ?
On commence souvent à épargner à partir de 40 à 45 ans, sans penser forcément à la retraite.
C’est à partir de 55 ans, qu’elle devient un sujet important et qu’une vision plus claire de ce que l’on va faire se dessine. C’est aussi à cet âge, que la Sécurité sociale adresse à chaque personne un courrier comportant une estimation indicative de ses droits futurs, démarche qu’elle renouvelle tous les cinq ans jusqu’au départ à la retraite.
Mais cette estimation est partielle car elle ne prend pas en compte certaines périodes comme le service national ou l’expatriation, ni les majorations pour les mères de famille qui sont de l’ordre de 8 trimestres par enfant.
Un diagnostic personnalisé permet de préciser à quel âge le taux plein sera atteint et de donner des points de repère avec les montants estimés de sa future pension.
Anticiper est le maître-mot : dès 35 ans, le Premier relevé Individuel de Situation (RIS) est envoyé; il sera renvoyé actualisé tous les 5 ans.
Vous pouvez aussi l’obtenir sur le site de l’assurance retraite : https://www.lassuranceretraite.fr/portail-info/home.html
Que révèle souvent ce diagnostic ?
Le diagnostic met souvent en évidence la faiblesse du taux de remplacement, c’est-à-dire ce que représente la pension de retraite par rapport aux derniers revenus d’activité (ainsi que l’inégalité des différents régimes).
Il faut savoir que plus ces derniers sont élevés, plus le taux de remplacement est faible…. Ainsi celui-ci est d’environ 55 % pour un cadre moyen mais tombe à 35 % – 40 % pour un cadre supérieur.
Les professions libérales sont les plus mal loties, comme les médecins, pour lesquels ce taux n’est en moyenne que de 20 % à 25 %.
Quelle est l’étape suivante ?
Auditer afin d’explorer quelques pistes de réflexion pour se créer des revenus supplémentaires.
- propriétaire de la résidence principale ?
- produits de capitalisations détenus (assurance vie, PER, PEE, contrat de capitalisation, Compte Titres, PEA, PEA-PME) ?
- extinction des crédits à la retraite ?
- Travailler plus longtemps ?
- racheter des trimestres ?
La retraite supplémentaire par capitalisation sera la plus simple mais la plus longue à mettre en place afin de pouvoir bénéficier de l’effet de capitalisation des intérêts (les intérêts générant eux-mêmes des intérêts). Il est donc nécessaire d’anticiper la retraite le plus tôt possible.
Dans l’hypothèse d’un rendement régulier, verser 100€ par mois pendant 67 ans (de la naissance jusqu’à la retraite) à un taux de 5% par an (nets de frais), permet de bénéficier d’un capital au moment de la retraite d’environ 655.300 € (bruts de prélèvements sociaux), pour seulement 80.400€ versés… soit plus de 7 fois le capital investi.
L’assurance vie comporte une dimension transmission qui est intéressante alors que le PEA est plus adapté aux marchés financiers.
Enfin, le PER est particulièrement intéressant pour les personnes qui ont des revenus élevés car les versements sont déductibles du revenu imposable dans une certaine limite. En outre, il offre une grande flexibilité puisqu’on peut choisir une sortie en rente, en capital ou panacher les deux.
A noter que la déductibilité des versements sur le PER n’est pas magique, elle sera due au moment des rachats. Effectivement, le mécanisme permet de déduire ses versements à l’entrée (phase d’épargne) mais au moment des rachats, les capitaux versés initialement intégreront la TMI et les intérêts quant à eux seront soumis à la flat tax au taux en vigueur au moment du rachat (actuellement et sauf modification de la LF 2025, 30 %).
Vaut-il mieux sortir en rente ou en capital ?
Le choix d’une sortie en rente ou en capital dépend de la situation de chacun et aussi de ses besoins. Il n’y a donc pas de bonne ou de mauvaise réponse.
Les Français sont en général réticents à la sortie en rente car ils craignent de ne pas avoir l’occasion d’en bénéficier suffisamment. Une crainte qui peut être levée avec une option de rente avec réversion pour protéger un proche.
S’ils choisissent la sortie en capital, le conseil est de lisser dans le temps les rachats, en fonction des besoins.
Il faut aussi veiller à ne pas changer de tranche d’imposition et se retrouver plus lourdement imposé. Il n’y a pas de solution préconçue, d’où l’importance de l’accompagnement sur mesure afin de trouver les solutions les plus adaptées à chaque situation.